Moins de lits, une masse salariale à contrôler, une renégociation des accords sur les 35 heures… Les Agences régionales de santé viennent de recevoir les instructions concernant le plan d’économies de 3 milliards d’euros à réaliser sur les établissements de santé jusqu’en 2017.
Alors que neuf français sur dix se disent persuadés que l’hôpital public est en danger, Les Echos révèlent que les établissements vont devoir « optimiser les capacités » en médecine et chirurgie.
En clair, il s’agit pour ces établissement de réduire le nombre de lits et le nombre d’emplois grâce à ce qui est présenté comme le «virage ambulatoire» (le fait de rentrer le matin et de sortir le soir). Les économies attendues sont de l’ordre d’un milliard d’euros sur trois ans dont 570 millions pour «l’optimisation des capacités». Dans le détail, l’Ile-de-France devra économiser 111 millions d’euros en trois ans, Rhône-Alpes 53 millions, Provence-Alpes-Côte d’Azur 35 millions,…
A titre d’exemple, en Ile-de-France, la progression des coûts salariaux ne devrait être que de 0,80 % en 2017 contre 1,43% en 2014. Déjà, Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a lancé des négociations pour une réorganisation des accords sur les 35 heures. Sur l’ensemble du territoire, ces efforts visent à atteindre l’objectif de 860 millions d’euros économisés sur les frais de personnel en trois ans.
Pour Marisol Touraine, la ministre de la Santé, ces réformes se feront à effectif stable. Selon le ministère, les hôpitaux ont recruté sur les trois dernières années 5 700 médecins et 24 250 soignants. L’augmentation de la masse salariale ne devrait uniquement s’expliquer par la revalorisation des salaires ou des coups de pouce à certaines catégories de personnel. Mais pas d’embauches.