Corse: une nappe d’hydrocarbures menace la réserve de Scandola…
L’alerte a été donnée à la mi-journée par un hélicoptère des douanes françaises qui a repéré cette nappe longue de 43 kilomètres et large d’un kilomètre entre L’Ile Rousse au nord et la pointe de Girolata au sud. Cette pollution, qui se situe à un peu plus de 5 miles (9,5 kilomètres) des cotes et qui provient probablement du dégazage d’un bateau, est poussée par vent de nord-est et un courant de nord-ouest. La crainte est de voir la nappe, qui se trouvait à environ six milles nautiques de la côte vers 17H00, se diriger vers le littoral, notamment la réserve naturelle de Scandola classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
Selon la préfecture maritime de la Méditerranée, à Toulon, la nappe se dirigerait toutefois vers le nord-ouest, s’éloignant donc des côtes.
La préfecture maritime de la Méditerranée a décidé, par mesure de prévention, d’envoyer sur place un bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution (BSAD), le Jason, parti de Toulon. Le remorqueur de haute mer Abeille Flandres, basé à Ajaccio, doit également rallier la zone.. Son équipage va procéder à des prélèvements et analyses des hydrocarbures. La nappe serait essentiellement composée de produits volatils et seulement pour 10 à 20% d’hydrocarbures lourds, selon les premiers éléments de l’enquête, ce qui permettrait d’éviter une pollution massive.
La lutte contre la pollution du littoral occidental de la Corse serait très difficile dans ce secteur où la côte est extrêmement découpée et rocheuse, compliquant l’accès au rivage et l’installation de dispositifs de protection du rivage comme dans les zones de plages.
La Réserve naturelle de la presqu’île de Scandola qui occupe une superficie de 919 ha sur terre et 1000 ha sur mer est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Cette zone abritent une abondante faune et flore. De nombreuses expèces sont protégées comme le balbuzard pêcheur (l’emblème de la réserve), cormorans, faucons pélerins mais aussi en mer avec des mérous, dentis, murènes,… En outre, sur ces falaises au teint rouge, plus de 30 végétaux ont été recensés comme endémiques. Plus de la moitié sont des espèces protégées.