Nuit mouvementée entre samedi et dimanche dans le quartier Ozanam, à Carcassonne. Vers minuit, les sapeurs-pompiers ont été alertés pour un départ de feu au niveau des containers à ordures ménagères, rue François-Villon.
Arrivés sur place, leurs véhicules ont été la cible de projectiles. Les agresseurs ont rapidement pris la fuite. Onze containers ont été détruits par les flammes.
A 3 h, pendant la même nuit, les secours ont, à nouveau, dû intervenir dans ce quartier de Carcassonne pour l’incendie d’une Renault R5.
Il y a une semaine, c’est la chapelle du quartier qui avait été endommagée lors d’un incendie criminel.
Nous ne sommes pas face à un quartier qui s’embrase ! En revanche, ce qui vient de s’y passer ces derniers temps soulève des problématiques à résoudre». Michel Molherat, adjoint au maire délégué à la sécurité à Carcassonne, pas plus que le maire, Jean-Claude Perez, ne s’affolent quant à la situation dans la petite citée. Que la pression monte, c’est indéniable. Que ce soit le «feu», c’est un bien grand mot.
Toutefois, tout le monde s’accorde sur le fait que la succession des faits divers pose question…
«Il n’y a pas de zone de non-droit à Carcassonne. En revanche, si l’on en parle en ce moment, c’est que le loup est dans la bergerie. Il existe une société parallèle dans ce quartier-là. En dehors du fait que les élus pensent que la présence de la force publique «dérange» à Ozanam, il leur semble urgent, également, d’y remettre de la «cohésion» et d’y créer un «centre social».
Du côté du parquet de Carcassonne, il n’est pas question de «pression particulière» sur le quartier ni d’opération judiciaire récente ou en cours. La police a-t-elle intensifié sa présence à Ozanam ? Aucune réponse à cette question. Le directeur départemental de la sécurité publique sollicité hier matin n’a pas donné suite. Silence également sur l’activation, ou non, du «dispositif de jonction» qui peut être enclenché quand les sapeurs pompiers sont victimes d’agression. Ce protocole implique, en cas d’intervention de ces derniers dans un quartier sensible, qu’ils soient escortés par la police depuis un point de rendez-vous.
De son côté, la direction du service départemental d’incendie n’a pas souhaité «en rajouter» quant à l’événement de dimanche matin quand une équipe a essuyé un jet de projectile qui n’a fait ni dégât, ni blessé. Il ne s’agirait pour personne de «minimiser l’événement» mais de l’appréhender à sa juste mesure, quasi anecdotique. Pour autant, Michel Molherat annonce que des réunions vont se tenir, impliquant les habitants, le bailleur social et les forces de l’ordre pour tenter de cerner le problème qui, manifestement, prend de l’ampleur.