Gestions des effectifs, réductions des moyens, meilleure organisation… Des questions du quotidien pour les pompiers de la région, qui seront au menu des «7e journée des Sdis», aujourd’hui à Paris, rassemblant l’ensemble des présidents et directeurs des services départementaux d’incendie et de secours. Il y a quelques jours déjà, la commission des finances du Sénat avait appelé à une plus grande mutualisation de leurs moyens. Tirant les conclusions d’une enquête demandée à la Cour des comptes, le sénateur UMP du Var François Trucy, a identifié des «gisements d’économies significatives» : une plus grande mutualisation des achats, accélérer le regroupement des centres de traitement de l’alerte entre les Sdis et avec le Samu, mieux rationaliser les équipements de formation, et enfin agir sur les équipes et moyens spécialisés (la Cour estime par exemple qu’une réduction de 15 % des cellules mobiles d’intervention chimique conduirait à une économie de 8 millions d’euros). Ce métier qui est le rêve de beaucoup d’enfants, est une réalité pour près de 2000 professionnels dans le Grand Sud. Un métier risqué, fatigant, au service de la cité, et pourtant pas à l’abri de la réduction de la dépense publique.
Colonel Toufflet, directeur du Sdis de Haute-Garonne
Les sénateurs veulent plus de mutualisation des Sdis, c’est possible dans notre région ?
C’est déjà ce qu’on fait depuis 2006. Nous avons mis en place des regroupements de commandes, allant des gros camions à l’habillement, ou récemment pour les produits pharmaceutiques. Sur ce dernier point, nous sommes les premiers en France à le faire. On a une véritable mutualisation horizontale entre les Sdis de Midi-Pyrénées, mais aussi avec certains d’Aquitaine, du Poitou ou du Limousin.
Et la mutualisation des moyens humains ?
C’est aussi commencé. Par exemple l’Etat a doté le Sdis 31 d’une cellule NRBCE (nucléaire, radiologique, bactériologique, chimique, explosion), que nous partageons avec le reste de la région. « Après, nous n’avons pas prévu de réduction des cellules spécialisées ».
Toujours suite aux préconisations du Sénat, se dirige-t-on vers un numéro de secours unique, pompiers et Samu mélangés.
Mais il existe déjà, c’est le 112 ! Si on parle du 18, il y a 20 ans les appels étaient pris dans les gendarmeries, vous voyez donc que ça a déjà beaucoup évolué. Certains départements comme le Gers ou l’Ariège ont déjà mis en place cette mutualisation inter-services. Après, il faudrait peut-être deux numéros, un pour les urgences vitales, et un pour les autres types d’appel. Vous savez, le 18 reçoit environ 200 000 appels, dont seuls 20 % sont réellement motivés.
Y a-t-il toujours autant d’engagement de pompiers volontaires ?
Je pense qu’on s’engage toujours autant, mais les contrats durent beaucoup moins longtemps. C’est la société qui fait qu’on bouge plus. Avant, on naissait à Luchon, on vivait à Luchon, et on y mourrait. Cet enracinement n’existe quasiment plus. Mais le turn-over chez nous est moindre que dans d’autres régions. Ici, en moyenne, les contrats durent 8 à 9 ans. Ailleurs, on peut tomber à 2,5 ans.