Troubles du sommeil : les pompiers en haut de l’échelle…..
Insomnies, syndromes d’apnées du sommeil ou des jambes sans repos… Plus d’un pompier sur trois souffrirait de troubles du sommeil aux Etats-Unis. Des médecins s’inquiètent d’ailleurs de leurs conséquences potentielles : accidents cardiovasculaires et de la voie publique. Lesquels constitueraient justement les deux premières causes de mortalité chez les pompiers américains. Et en France ?
Le Pr Laura Barger et son équipe de somnologues au Brigham and Women’s Hospital de Boston (Etats-Unis) ont suivi 7 000 pompiers, recrutés dans 66 centres de secours du pays. Il en ressort que 37,2% d’entre eux souffrent de troubles du sommeil. Et particulièrement, d’SAOS) ou du syndrome des jambes sans repos.
« Notre travail met en évidence l’impact de ces maladies chez les pompiers », précise l’auteur. « Sans compter que dans huit cas sur dix, la maladie en question n’est pas traitée ou n’a pas été diagnostiquée ». Son inquiétude concerne aussi les conséquences potentielles de ces affections, les accidents cardiovasculaires et ceux de la voie publique, en tête.
Le rythme de travail des pompiers serait-il en cause ? Laura Barger nous a précisé que « la grande majorité des professionnels de cette étude travaillaient par tranches de 24 heures consécutives ». Avant d’ajouter que « le but de ce travail n’était pas d’identifier les facteurs de risque ».
Des gardes de 12 ou de 24 heures
En France, le temps de travail des sapeurs-pompiers a fait l’objet d’un décret paru au Journal officiel le 20 décembre 2013. Il visait à mettre la législation française en conformité avec une directive européenne de 2003 sur la santé et la sécurité au travail. Un pompier fait désormais des gardes de 24 heures ou de 12 heures dans la limite de 1 126 heures par semestre. Avec quelles conséquences sur sa santé et plus globalement sur son sommeil ? Comme leurs confrères américains, les pompiers français souffrent-ils aussi de troubles du sommeil ?
Sollicitée, la Fédération nationale des Sapeurs-pompiers de France réserve pour le moment sa réponse. Dans un article d’octobre 2010 paru chez notre confrère du Télégramme, les syndicats des pompiers de Quimper précisait toutefois que « la fatigue, le stress et l’anxiété générés pendant la période de 24h de présence au centre de secours engendraient des troubles du sommeil sans avoir besoin de passer des nuits blanches. La pénibilité du métier de sapeur-pompier accentuerait ce phénomène ».