Espagne : 11 morts dont 9 Français, lors du mystérieux crash d’un F16 de l’armée de l’air grecque…
Un accident rare
Le bilan est très lourd. Ce lundi, un F-16 grec s’est écrasé au décollage lors d’un entraînement sur la base aérienne de Los Llanos, dans le sud-est de l’Espagne, a indiqué le ministère espagnol de la Défense. Un accident qui a fait dix morts dont huit militaires français. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy.
Un peu plus tôt dans la soirée, la France avait savoir dans un communiqué du ministère de la Défense que « Dans l’état actuel des informations dont nous disposons, nous déplorons un mort et dénombrons cinq blessés graves ». Par ailleurs, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre mardi après-midi sur place.
Selon l’état-major italien, parmi les treize blessés de cet accident figurent également neuf Italiens, dont seulement deux sont grièvement touchés.
L’avion de combat « est tombé au décollage », a précisé un porte-parole de la Défense, ajoutant ne pas avoir plus d’informations permettant de confirmer la mort de ses deux pilotes annoncée par des médias espagnols.
L’appareil, utilisé dans le cadre d’un programme de formation pour pilotes de l’OTAN, le Tactical Leadership Programme (TLP), effectuait des manoeuvres lorsque « au moment du décollage il a perdu de sa puissance, et s’est écrasé sur l’aire de stationnement, heurtant plusieurs avions qui s’y trouvaient ».
Vidéo:http://www.dailymotion.com/video/x2fnhqe_neuf-militaires-francais-tues-dans-le-crash-d-un-f-16_news
Enquête multinationale
Autres questions : dans toutes les armées de l’air du monde, en cas de problème, notamment au décollage, les pilotes ont pour consigne de s’éjecter après avoir pris soin d’éviter tout dommage parmi les populations se trouvant au sol.
« Il paraît curieux que les deux pilotes grecs n’aient pas pu aller tout droit, puis s’éjecter au moment opportun », relève un ancien pilote de chasse français qui préfère garder l’anonymat.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête et des gendarmes français devaient se rendre sur place le 27 janvier. Par ailleurs, une équipe d’enquête multinationale a été désignée dans le cadre de l’Otan. Premier objectif : retrouver la boîte noire de l’appareil.
À la demande des autorités italiennes et de Jean-Yves le Drian, ministre français de la défense, qui s’est dès le lendemain sur les lieux de la tragédie, l’enquête devra également vérifier si toutes les procédures prévues dans le cadre de l’exercice de formation auquel se livraient les militaires ont été respectées.
Consternation
La base aérienne 133 d’où provenaient les Français tués ou blessés dans le crash est installée depuis un siècle à côté de Nancy, à Nancy-Ochey exactement. Mardi 27 janvier au matin sur place, l’émotion était grande.
Ce drame « touche toute la base aérienne, toute l’armée de l’air et toutes les armées », soulignait le colonel Olivier Lapray, commandant la BA 133. Sur le site, où travaillent 1 600 personnes, civils et militaires, au sein de trois escadrons de chasse volant sur Mirage 2000 (notamment une unité de maintenance du Mirage 2000D), les drapeaux avaient été mis en berne.
Dans le village d’Ochey (Meurthe-et-Moselle) accolé à la base, où vivent 500 habitants dont une dizaine de militaires, pour la plupart âgés de 25 à 35 ans, c’était la stupeur. « Nous sommes consternés. C’est la première fois que la base connaît un drame de cette ampleur. Tout le monde est sous le choc », confiait le maire, Philippe Parmentier, rappelant « les liens très forts » qui unissent la commune à la base aérienne.