Fukushima : nouvauxl incidents à la centrale nucléaire….
De la vapeur a été vue jeudi matin s’échappant du bâtiment du réacteur numéro 3 de la centrale atomique ravagée de Fukushima. «C’est un mince filet qui s’échappe, ce n’est pas un nuage», a expliqué un porte-parole de Tepco, l’opérateur du site, qui ignorait toujours plusieurs heures plus tard l’origine de ce nouvel incident.
Cette vapeur a été aperçue à 8h20 locales (jeudi à 1h20 heure de Paris), apparemment en provenance d’une piscine de stockage de matériel au 5e et dernier niveau du bâtiment du réacteur numéro 3, a précisé Tokyo Electric Power, sans plus de détails. Le dégagement a été repéré via une caméra par du personnel d’une entreprise tierce. Les instruments de mesure de radioactivité alentour n’ont pas montré de changement significatif.
«Ni la température du réacteur, ni les mesures des systèmes de contrôle de radioactivité ne se sont élevées. Nous ne pensons pas qu’il s’agisse d’une situation d’urgence, mais nous continuons d’enquêter», a précisé le porte-parole. «Nous avons l’intention d’effectuer des mesures de radioactivité au-dessus du bâtiment du réacteur ainsi que des prélèvements de poussière à proximité», a ajouté Tepco dans un deuxième courriel.
Le réacteur 3 de la centrale est l’un des plus endommagé Le refroidissement du réacteur et de la piscine attenante de désactivation du combustible usé se poursuit normalement, assure la compagnie. Le réacteur 3 est un des trois de la centrale (sur six) dans lesquels le combustible nucléaire a fondu après le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars 2011. C’est sans doute le plus endommagé de l’ensemble, car il a aussi subi une explosion d’hydrogène qui a soufflé le toit du bâtiment mi-mars 2011, laissant une partie des installations à l’air et des monceaux de détritus au-dessus. Il règne en outre à proximité de ce réacteur, qui fonctionnait au MOX (mélange d’oxydes d’uranium et plutonium), un très haut niveau de radioactivité qui ne facilite pas les interventions.
L’incident encore inexpliqué de jeudi rappelle une fois de plus que la situation reste instable dans cette centrale en péril, même si elle est considérée comme étant sous contrôle depuis décembre 2011, lorsque les autorités ont décrété que les six réacteurs étaient en état dit «d’arrêt à froid».
Depuis, quelque 3 000 travailleurs continuent chaque jour de préparer le démantèlement, un chantier de 40 ans, tout en se démenant face aux multiples avaries qui se déclenchent presque quotidiennement, tant est vulnérable le site qui continue de dégager des éléments radioactifs sous plusieurs formes.
Tepco confirme des fuites radioactives dans l’océan
La compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a reconnu pour la première fois que des eaux souterraines radioactives accumulées au pied de la centrale ont fui dans l’océan Pacifique. Cet aveu intervient au lendemain d’élections sénatoriales qui ont vu la victoire du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) du Premier ministre Shinzo Abe, largement pro nucléaire. Tokyo Electric Power (Tepco), qui gère la centrale accidentée Fukushima Daiichi, avait annoncé début juillet que de fortes doses d’éléments radioactifs toxiques avaient été détectées dans ces eaux souterraines. Elle avait notamment fait état d’une multiplication par 110 du niveau de césium 134 mesuré dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer. Ces substances radioactives s’étaient échappées des réacteurs de la centrale ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est de l’archipel, avant de polluer les eaux souterraines.
«Pas d’augmentation anormale des taux de radioactivité» Tepco avait néanmoins soutenu que ces eaux polluées avaient été largement contenues par les bases en béton et armatures en acier des fondations de la centrale, semblant écarter une diffusion massive dans la mer. «Maintenant, nous pensons que de l’eau contaminée a fui dans la mer», a déclaré lundi un porte-parole de la compagnie d’électricité chargée d’alimenter en courant la mégapole de Tokyo. Il a affirmé toutefois que l’impact de cette fuite radioactive serait limitée. «Les données sur l’eau de mer ne montrent pas d’augmentation anormale des taux de radioactivité», a assuré ce porte-parole. Des experts en environnement préviennent que les fuites radioactives de ce type pourraient affecter la santé des animaux marins puis celle des hommes qui les consommeraient.
12 cas de cancer de la thyroïde confirmés chez des mineurs
Une étude sur l’impact des radiations de la catastrophe de Fukushima sur les habitants de la préfecture où est située la centrale atomique ravagée a permis de constater que 12 mineurs avaient un cancer de la thyroïde, 15 autres cas étant suspects, a expliqué mercredi un comité ad hoc.