Joué-lès-Tours: attaque d’un commissariat par un «jihadiste de l’intérieur»….
Un homme a été abattu samedi après avoir agressé des policiers à l’arme blanche au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Il aurait crié «Allahou Akbar» (Dieu est grand en arabe), «du moment où il est entré jusqu’à son dernier souffle» selon une source policière.
Les policiers blessés ont eux été transportés a l’hôpital. Leurs pronostics vitaux ne sont plus engagés, a précisé le procureur de la République à Tours Jean-Luc Beck, estimant que «tous les éléments de la légitime défense» étaient réunis. Le Premier ministre Manuel Valls promet la «sévérité de l’Etat» pour ceux qui agressent des policiers. «Soutien aux policiers de Tours, gravement blessés et choqués. Ceux qui s’en prennent à eux devront faire face à la sévérité de l’Etat. MV», a écrit sur Twitter le Premier ministre
Le suspect n’était pas fiché par la DGSI…
L’agresseur, un Français né au Burundi en 1994, était connu des services de police pour des faits de droit commun, mais n’était pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). En revanche, son frère est connu des services pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie avant de renoncer.
«Il semblerait que l’agresseur n’ait pas été pour l’instant identifié en raison de son implication dans des activités à caractère terroriste, il n’était pas fiché pour ces activités», a déclaré Bernard Cazeneuve qui s’est rendu au commissariat de Joué-Lès-Tours. «C’était un délinquant qui avait commis des actes de délinquance classiques et sa situation n’était pas judiciarisée», a poursuivi le ministre de l’Intérieur.
Le ministre a déclaré que l’homme aurait crié «Allahou akbar» («Allah est grand») lors de l’agression. «Les informations qui viennent de m’être communiquées à l’instant et qui résultent des premiers témoignages confirment effectivement que cela aurait été prononcé avant que la violence ne se déploie», a-t-il précisé. Le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck, a précisé que l’agresseur, dont l’identité n’a pas été révélée, habitait Joué-Lès-Tours et «naviguait» entre les domiciles de différents membres de sa famille.
«Cela ressemble au mode d’action préconisé par le groupe Etat islamique»
La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie samedi de l’enquête sur l’agression. L’enquête a été ouverte des chefs de tentative d’assassinat et d’association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste. Elle a été confiée à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la direction interrégionale de la PJ d’Orléans.
«L’enquête s’oriente vers un attentat contre les forces de l’ordre motivé par l’islamisme radical», a affirmé une source proche du dossier. Selon une source proche de l’enquête, «cela ressemble au mode d’action préconisé par le groupe Etat islamique», actif en Syrie et en Irak «de s’en prendre ainsi aux forces de l’ordre».
La riposte du syndicat Alliance…
Les attaques «très violentes», à l’instar de celle commise samedi contre le commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), «doivent amener l’Etat à réviser les conditions de la légitime défense» des policiers, a affirmé Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix.
«Ce genre d’agressions très violentes contre les forces de l’ordre doivent amener l’Etat à réviser les conditions de la légitime défense pour les policiers qui sont tous les jours davantage exposés et particulièrement ceux de sécurité publique», a déclaré le secrétaire général d’Alliance, Jean-Claude Delage.
«Je suis profondément choqué et scandalisé par la lâche agression dont ont été victimes nos collègues de Joué-les-Tours. Ceci est inacceptable», a-t-il ajouté. «J’attends de la justice que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que dans le cadre de ce genre d’agression, la plus grande sévérité soit de mise», a-t-il affirmé.