Lille : les pompiers en colère contre leurs reformes, mettent le feu en centre-ville…

Quatre cent vingt manifestants, selon les syndicats, et quatre cent cinquante selon la police. Les pompiers du Nord qui ont déferlé ce jeudi midi, sur le centre de Lille, ont même surpris leur intersyndicale CGT – Autonome et CFDT, ainsi que Sud.

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Après avoir remonté la place de la gare, la rue Faidherbe et la Grand-Place, à grands coups de pétards et de fumigènes, les pompiers en tenues de feu et casques pour certains débarquent vers 11 h 30 devant le siège du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Nord. Un grand feu est allumé sur le trottoir. Le vent repousse une épaisse fumée noire contre les bureaux des « patrons ».

Au sol, il est question de «huit cents heures par an non payées à chaque pompier», selon Sud. Et d’une réforme des carrières, les « filières », qui, selon les manifestants, «réduit les capacités d’accès des jeunes sapeurs aux grades supérieurs, avec la mise en place de quotas». La direction du SDIS et syndicats y planchent quasi une fois par mois, mais cela ne semble pas être assez, jeudi matin, pour la base où les esprits s’échauffent. «Ils se foutent de nous, lancent des manifestants, on veut de vraies négociations, pas de ces réunions où on nous raconte n’importe quoi! » La vague pousse vers l’entrée du SDIS, avec des envies d’occupations. Un colonel fait barrage, et les syndicalistes doivent user de toute leur autorité : «On ne va pas tout casser au SDIS, ou arrêter les trains à la gare, lance l’un d’eux. Il ne faut pas se mettre le public à dos.»

« Les gars veulent aller au charbon »

Les manifestants hésitent puis acceptent de repartir vers la préfecture, où une délégation doit être reçue. Mais arrivant boulevard de la Liberté, le cortège se transforme en tsunami face aux policiers qui bloquent le passage. Les 450 pompiers se mettent à courir un sprint, la vague passe deux barrages pour arriver – sans casse – place de la République. Où les manifestants, à nouveau modérés par les syndicats, préfèrent à une confrontation directe trois gros feux de pneus.

Vers 12 h 30, la fronde s’achève sur un immense panache noir et la surprise de syndicalistes. Ce n’est pourtant pas la première fois que les pompiers du Nord manifestent sur les filières : «Jusqu’à présent on était 80, aujourd’hui on est 450, analyse Jacquy Magnier, de la CGT. C’est la conséquence d’un ras-le-bol interne, qui tombe dans un contexte général de crise en France, avec les taxes, les bretons etc… L’administration doit ouvrir de vraies négociations sur nos carrières. De même que sur le statut des chefs d’équipes : aujourd’hui ils sont les seuls de la fonction territoriale à être toujours en catégorie B. » «Les gars en ont marre, ils veulent aller au charbon.»

Vidéo: http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=enYom14Q2Pc

Vidéo: http://videos.lavoixdunord.fr/video/39c983d389cs.html