Lyon: 3 morts dans l’incendie d’une usine squattée par des roms…
Trois personnes, deux femmes et un enfant, selon un bilan provisoire, sont décédées dans l’incendie d’une usine désaffectée qui était squattée par environ 200 Roms à Lyon, selon les pompiers et de la Préfecture. «A cette heure, nous ne disposons d’aucun élément sur l’origine du sinistre», a précisé la préfecture dans un communiqué.
L’incendie, qui a démarré un peu avant 0h30 lundi, a totalement embrasé ce bâtiment situé rue Audibert et Lavirotte dans le 8e arrondissement de Lyon. Lors d’un point presse organisé sur place, le lieutenant-colonel des pompiers du Rhône Jean-Philippe Gueugneau en charge des opérations de secours a précisé que «très vite les deux niveaux supérieurs de ce bâtiment blanc se sont embrasés et l’escalier s’est effondré». Le toit a également brûlé.
Des équipes cynophiles fouillent les décombres du bâtiment, qui menace de s’écrouler, pour pour voir s’il n’y a pas d’autres victimes, selon le lieutenant colonel Gueugneau qui a précisé que «les trois corps des victimes sont toujours à l’intérieur». Selon Gilberte Renard, militante de la LDH, des enfants en bas âge et des femmes enceintes occupaient ce bâtiment, des anciens bureaux d’une usine selon elle. «Ils dormaient souvent dans le grenier» a-t-elle expliqué.
«Ces gens vivaient sur un site pollué depuis l’automne avec nous à côté, il y a depuis sept mois des incendies réguliers et personne ne dit rien!» s’est vivement indigné un riverain, Jean-Michel Eynaud, pointant du doigt son immeuble attenant au bâtiment, d’où émanaient encore lundi matin une âpre odeur de fumée. Il a précisé qu’il avait lancé une pétition «qui a réuni 600 signatures en une semaine» pour dénoncer l’insécurité du bâtiment qui abrite selon lui encore de l’amiante. Une autre voisine a dit que les familles roms avaient installé des poêles de fortune dans le bâtiment pour se chauffer cet hiver et que les fumées étaient toxiques.
Valls : «il faut poursuivre le travail de démantèlement» des campements
Les rescapés ont été évacués et regroupés dans un gymnase d’une école située avenue des frères Lumières, dans le même arrondissement. La Police judiciaire a été chargée de l’enquête.
Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, et la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, dont la visite à Lyon était prévue, se sont rendus sur place. Le locataire de Beauvau a exprimé son «sentiment de profonde tristesse», et ajouté qu’«en même temps ces squats, comme les campements de fortune, doivent être évacués chaque fois quand ils présentent, ici comme ailleurs, de vrais dangers». «Il faut poursuivre ce travail de démantèlement et l’évacuation des campements ou des squats en trouvant à chaque fois des solutions qui soient dignes des personnes humaines et qui soient fermes en appliquant les lois de la République», a-t-il ajouté.
Louis Aliot, vice-président du Front national, a évoqué lundi un «drame de l’immigration incontrôlée», faisant le lien avec les «victimes déjà enregistrées à Paris dans des incendies d’immeubles insalubres».