Pompiers Volontaires au SDIS 31 : pas de prises de risques avant 18 ans….
Focus sur le parcours d’entrée chez les sapeurs-pompiers volontaires, après le drame de ce week-end à Digne. S’ils peuvent débuter à partir de l’âge de 16 ans, ils n’interviennent sur le terrain qu’une fois la formation validée.
Suite au décès en intervention de deux sapeurs-pompiers volontaires, samedi, dans les Alpes-de-Haute-Provence, l’âge du plus jeune, 16 ans et demi, fait polémique. «On peut candidater à l’entrée chez les pompiers volontaires dès 16 ans», précise le colonel Jean Moine, directeur adjoint du SDIS 31. Le jeune, une fois sélectionné, doit suivre une formation qui peut s’étaler sur deux à trois ans. En règle générale, en Haute-Garonne, les nouvelles recrues sont âgées d’au moins 18 ans, lors de leurs premières interventions terrain», détaille le colonel. Les jeunes recrues sont formées sur quatre modules : le secourisme, les interventions diverses, les incendies, et le secours routier. Et ce n’est qu’une fois le module validé et notifié aux chefs de garde, que le jeune volontaire est autorisé à intervenir sur le terrain avec ses collègues. «Le module incendie se passe généralement sur la deuxième année de formation. Les jeunes apprennent à manier la lance à eau, les échelles, et à utiliser le matériel de protection comme le masque à air comprimé», précise le colonel Moine. Toutes les interventions sont potentiellement dangereuses. Mais sur un incendie dans une maison, le risque est celui du «flashover», un accident thermique qui se caractérise par l’embrasement soudain de gaz accumulés dans la pièce. En Haute-Garonne, les interventions feu représentent globalement 10 % des manœuvres, et le dernier décès d’un pompier sur un incendie, remonte à plusieurs décennies.
Les baptêmes du feu d’Élodie et Raphaël
Élodie, 20 ans, a terminé sa formation de sapeur-pompier volontaire, la semaine dernière. Mais, titulaire de la validation du module incendie depuis un an, elle intervient sur des feux avec ses collègues du centre de secours de Muret. «Mon premier, c’était un feu de broussailles. L’équipage d’un camion d’intervention sur incendie est toujours constitué d’un chef et de deux binômes. Lorsqu’on est débutant, on est en binôme avec un pompier plus expérimenté. Sur cette première intervention, je suis restée en protection près des véhicules, pendant que l’autre binôme était en attaque, à proximité du feu.»
Raphaël, 19 ans, n’a pas encore terminé l’intégralité de sa formation, mais il a, lui aussi, déjà validé le module incendie. Et son premier feu, c’était chaud ! «C’était un incendie dans une maison, j’étais en binôme d’attaque. Mais j’étais l’équipier (place réservée au moins expérimenté des deux pompiers). Je portais le masque, mais j’étais derrière mon binôme pour lui dérouler la lance.» Les deux jeunes volontaires souhaitent faire de leur passion, leur métier, et se préparent pour le concours de pompier professionnel. Mais, volontaire ou professionnel, ils bénéficieront toujours d’une formation en continu, comme tous les pompiers.
Le chiffre : 56
jeunes> Sapeurs-pompiers. C’est le nombre de nouvelles recrues, entrées en formation en 2012 en Haute-Garonne.