Reims: l’exercice incendie échappe aux pompiers…
Hier après-midi, petite manœuvre est devenue grande, et ce n’était pas prévu au programme… Dix nouveaux sapeurs-pompiers professionnels recrutés en septembre par le service départemental d’incendie et de secours de la Marne se sont rendus aux anciens abattoirs de la rue des Macécliers, en zone Farman à Reims, pour participer à un exercice incendie dans le cadre de leur formation d’une durée de quatre mois et demi.
Il s’agit d’un site désaffecté, isolé, sans aucun de risque de propagation aux alentours, d’où la possibilité d’y allumer des feux pour mettre les stagiaires dans les conditions les plus proches du réel.
Hier, l’exercice consistait à attaquer un incendie en milieu confiné, au premier et dernier étages d’un entrepôt. Deux formateurs encadraient le groupe. Ils ont mis le feu à un tas de palettes avec des papiers et un briquet.
L’incendie a pris, trop bien pris. Des flammes ont atteint la toiture recouverte sur toute sa surface de « feutre bitumé », un revêtement qui « dégage des fumées très lourdes, très épaisses en cas d’incendie, comme des pneus », explique un officier.
Il était 13 h 55. Aussitôt, un énorme panache de couleur noire s’est élevé au-dessus de la zone Farman. Des milliers de personnes l’ont vu des kilomètres à la ronde, jusque dans les vignes de la Montagne de Reims.
La manœuvre initiale s’effectuait avec deux fourgons incendie. Les dix stagiaires – tous d’anciens volontaires qui ont réussi le concours professionnel – sont déjà aptes à la lutte contre le feu. Ils ont commencé à attaquer le sinistre avec leurs formateurs, mais comme l’exercice n’avait pas prévu un feu de toiture, le groupe ne disposait d’aucun moyen aérien. La dizaine de pompiers appelés en renfort est arrivée avec le matériel adéquat, en l’occurrence deux grandes échelles à partir desquelles l’incendie a pu être arrosé. Il a parcouru 600 m2 avant d’être éteint. Du panache, il n’est bientôt plus resté qu’un gros nuage noir étiré par le vent.
Installés entre la RD944 et les terrains de la Croix-Blandin, les 55 000 m2 des anciens abattoirs sont régulièrement utilisés pour des exercices de lutte contre l’incendie et des simulations de « sauvetage-déblaiement ». L’incident d’hier va être analysé pour que pareille mésaventure ne se reproduise plus.